François Antoine de Chevrier
Bildquelle: François-Antoine Chevrier : Le Colporteur, éd. Ad. van Bever, Paris : Bibliothèque des Curieux, 1914 (Frontispice).
D’Argens beschreibt seine Auseinandersetzung mit dem Autor einer anonymen Schmähschrift gegen die Franzosen am Hofe Friedrichs II. im Rückblick 38 Jahre nach dem Ereignis in seiner Histoire de l’Esprit Humain: "Plusieurs gens de lettres, qui vivent encore aujourd’hui, n’ignorent pas l’aventure qui m’arriva avec Chevrier: J’étois il y a seize ans à Paris, le Roi de Prusse, mon Maître, m’ayant fait la grace de m’accorder un congé pour aller en France : Che- | vrier avoit composé une espece de roman diffamatoire contre tous les gens de lettres qui étoient auprès du Roi de Prusse, & cet illustre Souverain n’étoit pas même épargné dans cette satire. L’occasion parut favorable au Sieur Chevrier pour se servir de mon nom; il vendit son manuscrit à un libraire, comme s’il le tenoit de moi. Ce manuscrit fut remis à un censeur, qui étonné d’y trouver une invective contre toutes les personnes les plus connues, & les plus respectables de la cour de Prusse, ne put se figurer que je fusse l’auteur d’un pareil ouvrage. Il en parla à Mr. De Mallesherbes, de qui je n’avois pas l’honneur d’être connu personnellement, mais qui eut la politesse de passer lui-même chez moi, & de m’avertir de cette affaire. L’on peut juger quel fut mon étonnement ; je remerciai Mr. De Mallesherbes, penétré du service qu’il m’avoit rendu, je le priai de se saisir du manuscrit, & d’obliger le libraire qui devait l’imprimer, de déclarer de qui il le tenoit. Ce libraire dit tout naturellement, que Chevrier le lui avoit donné. Mr. de Mallesherbes me donnoit une lettre pour le Lieutenant-Général de police, qui envoya chercher Chevrier, & lui ordonna de supprimer pour toûjours son ouvrage, sous peine | d’être puni severement s’il venoit jamais à paroître, soit à Paris, soit en Hollande, lui enjoignant de plus de m’écrire une lettre d’excuse. C’est ce qu’il fit : je lui répondis de la manière la plus polie ; c’est aparemment la façon dont j’en usai avec lui, qui l’a sans doute engagé à ne pas me mettre dans le nombre des honnêtes-gens qu’il a déchirés dans son Colporteur, & dans plusieurs autres de ses livres. » (Jean-Baptiste de Boyer Marquis d’Argens : Histoire de l’Esprit Humain ou Mémoires secrets et universels de la république des lettres, t. XII, Berlin : Haude et Spener, 1768, p. 372-374)
Das Antwortschreiben d'Argens' an Chevrier, datiert Paris vom 31. Juli 1751, ist erhalten und wird auf diesen Seiten erstmals publiziert. |