Diderot, Denis (1713-1784)
Bildquelle: Histoire de la littérature française illustrée, tome 2, éd. Joseph Bédier, Paris : Larousse, 1924, p. 97 (Grimm et Diderot, Dessin de Carmontelle, conservé au Musée Condé, à Chantilly).
Die Urteile der Correspondance littéraire über d’Argens zeigen, dass deren Autoren an den Lettres juives ein wenige Gefallen finden konnten, das übrige Werk d’Argens’ aber nicht besonders hoch schätzten. Die Rolle des Provenzalen als Zugangsschleuse für etliche französische Kontakte des preußischen Hofes, die nicht ganz frei von Intrigen war, mag dabei eine Rolle gespielt haben. D’Argens’ eigenes Urteil über Diderot (in der Histoire de l’esprit humain, Bd. 6, S. 252-256) sowie seine Haltung gegenüber d’Alembert und dem enzyklopädischen Projekt ingesamt zeigen, dass er der modernen Aufklärung seines Zeitalters nur wenig Verständnis entgegen brachte:
« J’ai été obligé de parler quelquefois dans cet Ouvrage avec assez de liberté sur certaines matières que je n'ai pu m'empêcher de traiter, parce qu'elles étoient absolument nécessaires & qu'il m'étoit impossible de les omettre, sans supprimer des choses essentielles. Ainsi ceux, qui croiront que c’est un esprit d'irréligion qui m'a engagé d'en parler, ne me rendront point justice. J’espere que les Lecteurs éclairés, & qui aiment la vérité, me sauront gré de n’avoir point cherché à la déguiser. Quant aux superstitieux & aux dévots fanatiques, ils peuvent dire ce qu’ils veulent de mes Ecrits, il y a longtems que j'ai déclaré que je ne demande point leurs suffrages. J'en fais aussi peu de cas que de ceux d'un certain Didrot [!], Auteur de je ne sais quel galimathias inintelligible sur le mérite & la vertu, & de quelques pensées prétendues Philosophiques, qui ne sont que des discours libertins, usés, rebattus, entremêlés de quelques saillies de Caffé & de mauvais lieu. Ce même Didrot m'accuse dans un autre Ouvrage, qu’il a rempli de portraits odieux des gens les plus respectables, de m'être fait un nom par mon irréligion. Quel est le mortel, fût-il aussi triste que le lugubre Héraclite, qui ne riroit, en voiant un homme, qui à pensé déjà être puni deux ou trois fois par le Magistrat pour les impiétés qu’il a publiées, accuser d'irréligion une personne qui n’en fut jamais coupable qu'aux yeux de quelques dévots fanatiques? N'est-ce pas là les Graques se plaignant des séditions ou l’Auteur d'Angola prêchant les bonnes mœurs? Quant à ce qu'il dit qu'on peut faire mes Ouvrages, après avoir lu six Chapitres de Bayle & de Brantôme, je lui dirai, sans me fâcher de son impudence, que dans les six Volumes qui composent les Mémoires de la République des Lettres, il n’ y a que huit ou dix citations de Bayle, qui étoient inévitables, parmi plus de cinq cens prises dans plus de deux cens Auteurs anciens, ou modernes. Je vais plus loin, je consens de passer pour aussi ignorant que lui, si, lorsqu’il se trouve quelques-unes de ces citations dans d'autres Auteurs, elles ne sont pas toujours plus étendues dans mon Livre que dans ceux où elles pourroient se rencontrer. J’ai toujours eu soin, lorsque j'ai cité un Ecrivain que je sçavois avoir été cité par quelqu'un, de placer le passage en question de manière qu'il parût clairement que je l’avois pris dans l'Original ; je crois que c'est-là tout ce qu'on peut demander. Il faut être bien ignorant & bien stupide pour prétendre qu'un Auteur ne doit pas rapporter un fait, parce qu'un autre l'a rapporté, surtout dans des Ouvrages de Critique & d’Histoire, où L’on est forcé de parler du sentiment des Ecrivains qui nous ont précédés, & souvent malgré soi, de dire la même chose qu'ils ont dite. Je ne m'arrêterai pas davantage sur ce sujet, le jugement du Sieur Didrot étant pour mos d’aussi peu de conséquence que l’estime du fade Auteur d’Angola, misérable Copiste des bons Ouvrages de Crebillon, & qui n’étant qu’un mauvais Barbouilleur, voudroit imiter un excellent Peintre. La critique de deux pareils personnages me paroît une louange, malgré l’approbation d’un bel esprit, grand partisan de l’ennuieux Angola, aiant la délicatesse d’un Béotien, la politesse d'un Scythe & l'érudition d’un Sarmathe. Qui Bavium non odit, amet tua carmina, Maevi. Je n’ ajouterai rien au vers, & je crois en avoir trop dit. Un homme de Lettres seroit bien malheureux, s'il étoit obligé de perdre son tems à répondre à tous les Médecins, qui, ne trouvant .plus de gens à assassiner, composent de mauvais Livres, ou aux crapuleux qui dans le fond de leurs tavernes font quelques misérables Satyres auxquelles ils donnent le nom de Roman. C’est les suffrages des Mairan, des Falconets, des Frerets, des du Bosc, des St. Palais, des Prévôts, des d'Olivets, des Saliers, qu’il faut ambitionner, & non ceux des Didrots, des Morlières, des la Chaînaie & d'autres insectes Littéraires qui rampent sur le Parnasse & dont la morsure ne sauroit faire aucun mal. » |