Artikel "Argens" aus Marie-Nicolas Bouillet: Dictionnaire universel d'histoire et de géographie. Nouvelle édition entièrement refondue, Paris : Hachette, 1866, S. 106-107.
ARGENS (J. B. BOYER, marquis d'), né en 1704 à Aix-en-Provence, fils d'un procureur
général, suivit la carrière des armes et eut une jeunesse fort licencieuse, ce qui le fit
déshériter par son père. Blessé devant Philipsbourg (1734), il quitta le service et se
retira en Hollande, où il vécut du produit de sa plume. Il attira l'attention du roi de
Prusse par ses attaques contre la religion révélée : ce prince l'appela à sa cour et en
fit son chambellan avec 6000 fr. de traitement, et le nomma directeur général de
l'Académie. Après avoir vécu 25 ans dans l'intimité de Frédéric II, d'Argens vint passer
ses dernières années dans sa famille, à Aix, et y mourut en 1771. Il avait une
instruction vaste et variée, mais il fut un des ennemis les plus acharnés du
Christianisme. Ses principaux écrits sont: Mémoires secrets de la République des
Lettres, Berlin 1744 et 1765; Lettres Juives, La Haye, 1754; Lettres Chinoises, 1755;
Lettres cabalistiques, 1769; Philosophie du bon sens, 1768; des traductions d'Ocellus Lucanus,
du Timée, et du Discours de Julien contre les Chrétiens. Il a donné aussi des romans et
laissé des Mémoires, publ. en 1807, avec une Notice, 1 vol. in-8°. Sa Correspondance
avec Frédéric II a paru en 1799.
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